La reine des Dragons a effectué une visite en Suède pour apprendre à construire un Bhoutan à développement durable

Le royaume du Bhoutan fait appel à la scierie Logosol pour moderniser le pays et élever le Produit National Brut de bonheur. La reine-mère a effectué une visite en Suède fin octobre pour s’informer sur la construction écologique et sur l’exploitation du bois.

– À l’aide de cette technique, les femmes peuvent contribuer au développement du pays, a constaté Chime P Wangdi après avoir essayé la scierie Logosol .

Le résultat du travail de la scie reçoit la plus haute note. De gauche à droite, la reine-mère du Bhoutan, Anders Nyquist, Chime P Wangdi et Bengt-Olov Byström.

La reine-mère du Bhoutan, Ashi Dorji Wangmo Wangchuck, et l’architecte Anders Nyquist.

Le Bhoutan est l’un des pays les plus petits et les plus fermés du monde avec à peine 700 000 habitants. Il était une monarchie autocratique jusqu’en 2008, coincée entre l’Inde et la Chine dans l’Est de l’Himalaya. La population est majoritairement constituée de petits exploitants agricoles et le pays n’a pas d’industrie à proprement parler. Ses principales ressources sont l’énergie hydraulique et la forêt, mais elles ne sont exploitées que modestement.

Le bonheur est le plus important

Le roi Jigme Singye Wangchuck a pris en 1998 l’initiative d’ouvrir et de démocratiser le pays. Il a, avec la reine Ashi Dorji Wangmo Wangchuck, abdiqué en 2006. Ils ont eu pour successeur leur fils Jigme Khesar Namgyal Wangchuck. Les premières élections démocratiques se sont tenues en 2008. L’ancienne reine porte maintenant le titre de reine-mère et travaille dans la fondation Tarayana pour moderniser le Bhoutan. L’objectif n’est pas la croissance économique mais le plus grand bonheur possible. C’est pourquoi le pays a forgé le concept de bonheur national brut. Sa qualité de pays non industrialisé offre au Bhoutan la possibilité de passer directement à une société écologiquement durable.
Par exemple, l’usage des pesticides est pratiquement inconnu dans l’agriculture. Il y a aussi une loi qui stipule qu’au moins 60 % du pays doit être couvert de forêt. Les dirigeants du pays ne veulent pas de solutions à grande échelle qui détruiraient une idylle intacte.

L´aide de la Suéde

La reine-mère et sa fondation ont demandé de l’aide à la Suède. Anders Nyquist est l’un des architectes qui possède la plus grande expérience de construction écologique en Suède. Il collabore depuis de nombreuses années avec Logosol.
– Les solutions à petite échelle de Logosol s’inscrivent parfaitement dans le contexte du Bhoutan. Ce pays n’a pratiquement pas de route, par contre il y a beaucoup de forêts qui sont actuellement exploitées avec des méthodes archaïques, explique-t-il.
Anders et son épouse Ingrid se sont rendus au Bhoutan pour présenter leurs idées. Les dirigeants du pays au plus haut niveau en ont conçu un tel intérêt que la reinemère a décidé de venir étudier sur place ce qu’Anders Nyquist a réalisé dans son pays. Elle est arrivée fin octobre, pour visiter l’écovillage Rumpan au sud de Sundsvall, où Anders et Ingrid ont réalisé leurs idées sur la construction écologique. Elle a également visité l’école Laggarberg à Timrå, un des meilleurs exemples d’optimisation du fonctionnement en circuit fermé pour un bâtiment en Suède.

Convient aux femmes

La scierie Logosol a été l’un des points phares pendant de la visite de l’écovillage. Bengt-Olov Byström, fondateur de Logosol, était sur place pour faire une démonstration de la scierie utilisée pendant de nombreuses années par le couple Nyquist pour réaliser leurs propres constructions. La reine-mère et sa suite, essentiellement féminine, étaient très intéressées. L’une d’elles, Chime P Wangdi, secrétaire générale de la fondation Tarayana, a demandé à essayer la scierie Logosol . Habillée de ses vêtements traditionnels, elle s’est installée sur la mini-scierie sans se soucier de la sciure et elle a fait avancer la tronçonneuse.
– Ceci est parfait pour le Bhoutan. La mini-scierie permet aux femmes de contribuer au développement de notre pays, telle était sa réaction.
La reine-mère a interrogé Bengt-Olov Byström sur l’utilisation de la petite scierie dans d’autres pays. Il a raconté qu’en Afrique et en Russie, la forêt est exploitée à faible coût et dans d’excellentes conditions de rentabilité, ce qui crée des emplois et participe au développement de la société.
– Notre pays a les moyens de se payer cette technique et nos agriculteurs peuvent l’utiliser, conclut la reine-mère. L’étape suivante consiste à utiliser la scierie Logosol pour construire des logements économes en énergie et capables de résister aux séismes, en conservant un aspect traditionnel au lieu de faire la même erreur que d’autres, à savoir importer des solutions d’acier et de béton à grande échelle. L’objectif n’est pas la croissance économique maximale mais le plus grand bonheur national brut. La reine-mère du Bhoutan a terminé sa visite en Suède par un déjeuner chez le couple royal suédois.